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26 octobre 2021Professionnel ou non, un ébéniste est tout d’abord un artisan passionné du travail du bois. Il a pour mission d’exécuter un prototype ou un ensemble de mobilier en tout genre pour une production en série ou en pièce unique. Il allie dans tous les cas dextérité manuelle, respect des traditions et sensibilité artistique dans chaque étape jalonnant son travail, allant du choix de modèles à l’assemblage, en passant par la sélection du bois, la découpe, l’ornementation et le placage.
Un passionné du bois est également capable de réhabiliter de vieux meubles, d’effectuer une réplique de pièces anciennes ou encore d’agir en qualité d’agenceur d’intérieur. Dans cet article, intéressons-nous davantage à une étape particulière qui est le pilier majeur sur lequel repose la réussite des chefs-d’œuvre d’un ébéniste : la préparation du bois. Plus elle est soignée, meilleur sera le projet.
Ébénisterie : l’importance d’une bonne préparation du bois
La préparation du bois est une opération qui consiste à déceler et corriger certains défauts, puis à préparer la surface avant sa mise en teinte ainsi que l’application d’un revêtement (huile, cire, vernis…). En faisant l’impasse dessus, on risque de mettre en valeur toutes les anomalies présentes sur la surface de la matière. Bien sûr, à l’issue de la finition, les moindres détails du bois seront amplifiés, tant les défauts que les qualités.
Préparation du bois : décèlement et rectification des défauts
Si les artisans d’autrefois n’utilisaient qu’un racloir, un rabot, un papier de verre, une peau de requin ou encore une pierre ponce pour préparer le bois à l’étape de la finition, dorénavant on a le choix entre une large gamme de produits pour ébénisterie que l’on peut trouver dans les enseignes spécialisées dans les métiers du bois. Quoi qu’il en soit, une préparation de surface digne de ce nom se fait en plusieurs étapes, lesquelles sont toutes aussi importantes les unes que les autres.
La toute première consiste en la détection et la correction des défauts. Tous les bois ne vieillissent pas de la même manière suivant leur usage, leur finition et leur exposition. Ces matières naturelles subissent effectivement l’usure de passages récurrents, les intempéries et les rayons solaires. Certaines disposent de protections, tandis que d’autres non. Ainsi, selon leur aspect et leur état, le diagnostic est différent.
Dégriser le bois
Dans le cas où on est confronté à un bois aussi terne que gris qui a vieilli avec les intempéries, la pollution et les rayons UV, il est question de le dégriser. Pour le faire revivre, on utilise généralement un dégrisant adapté. Par exemple, si le bois traité appartient à la catégorie des bois exotiques, alors il convient de choisir un décapant pour bois exotiques. Certains de ces produits vont même jusqu’à débarrasser certains bois des couleurs et dépôts de tanin.
Déshuiler le bois
Si le bois est encrassé ou noirci, c’est parce qu’il a fait l’objet d’une finition huilée inadaptée en amont. En l’occurrence, on opte pour les opérations de nettoyage et de déshuilage à l’aide d’un déshuileur approprié pour venir à bout des huiles ayant noirci en profondeur le bois.
Décaper le bois
Le décapage est quant à lui préconisé lorsque le bois à traiter est enveloppé d’une vieille finition particulièrement filmogène de type lasure ou peinture. Dans le cas présent, on utilise un bon décapant pour débarrasser la matière des anciennes couches de lasure, de vernis ou de peinture et de supprimer toute tâche récalcitrante. Si le projet consiste à rénover un meuble ancien ayant une certaine valeur, l’utilisation d’un décapant pour meubles en bois est vivement recommandée. Le décapage peut aussi se faire à l’aide d’un papier abrasif.
Remplir les fissures et les trous
Si le bois présente de petits trous ou des fissures, dans ce cas, on les remplit de bouche-pores en pâte en s’abstenant de les étaler autour de ces défauts pour éviter un ponçage supplémentaire. Pour les faire rentrer dans les fissures et les trous, l’artisan utilise généralement le bout d’un tournevis.
Renforcer un vieux bois
Un bois vieillissant présente souvent des zones abîmées ou molles du fait d’une humidité excessive. Il se peut également qu’il ait été victime d’une invasion d’insectes. Lorsque l’on est face à ce type de problème, on doit gratter les fibres lâches, puis appliquer une couche généreuse de durcisseur pour bois vermoulu, par exemple. Ce produit vise à consolider les zones attaquées ou ramollies.
Préparation du bois : ponçage ou sablage
Le sablage ou le ponçage a pour objectif d’uniformiser la porosité de la surface du bois en la nivelant et en la lissant méticuleusement. C’est cette uniformisation qui garantit une absorption homogène du produit de finition utilisé ultérieurement. En sautant cette étape cruciale, le produit sera absorbé davantage à certaines zones plutôt qu’à d’autres. Cela va alors se solder par des différences d’intensités de couleur et de tonalité, ce qui risque d’être désagréable visuellement. Le ponçage du bois peut se faire manuellement ou à l’aide d’un outil spécialisé : la ponceuse.
Ponçage à la main
La méthode manuelle implique l’utilisation d’un papier de verre, aussi connu sous le nom de papier sablé. Tout au long de l’opération, l’ébéniste est amené à utiliser des papiers à poncer à grains différents (gros grain pour un sablage grossier et grain plus fin pour la finesse). Si la surface à poncer est plus grande, l’artisan peut s’aider d’autres outils pour gagner en efficacité et en rapidité, par exemple un bloc ou un support pour papier abrasif. Dans tous les cas, l’avantage du sablage à la main tient au fait qu’il offre à l’ébéniste un meilleur contrôle sur le processus tout en limitant les risques d’endommagement de la surface.
Sablage à l’aide d’une ponceuse
Pour ce qui est de la ponceuse, cet équipement accélérera significativement le lissage aussi bien que le nivellement du bois tout en garantissant une surface plus uniforme. Afin de mieux sabler un bois, l’ébéniste a le choix entre une ponceuse vibrante pour un sablage plus en finesse et une ponceuse excentrique pour un ponçage relativement complet. L’appareil peut être filaire ou sans-fil, avec ou sans dispositif d’aspiration, avec ou sans variateur de puissance… Là encore, peu importe le type de ponceuse utilisé, il faut varier les degrés de grossièreté pour obtenir un meilleur rendu.
Dans les deux cas, selon le produit de finition à utiliser (cire, huile, peinture à l’eau, peinture à l’huile, vernis à l’eau, vernis à l’huile…), l’ébéniste devra réaliser un sablage plus ou moins élevé, mais conformément au degré précisé dans la notice du produit ou à défaut, indiqué par le marchand.
Préparation du bois : nettoyage post-ponçage et encollage si nécessaire
Une fois le tout dernier ponçage terminé, l’ébéniste se charge de dépoussiérer toute la surface, soit à l’aide d’un soufflet d’air, soit avec une balayeuse. Il s’interdit d’utiliser un chiffon trop humide pour éviter de faire gonfler la fibre ou de créer d’autres tâches.
Le passionné du bois peut jouer la carte de l’encollage avant l’application de la finition. Cette méthode consiste en la pose d’une fine couche de colle spécifique sur la surface pour sceller les pores du bois et optimiser l’adhérence des apprêts à venir. Autrement dit, elle améliore davantage l’effet du ponçage puisqu’elle unifie encore plus la surface en matière de porosité. Les pores étant scellés, la finition n’agira pas en profondeur (surtout les vernis gras) et ne modifiera pas les caractéristiques mécaniques de l’essence. L’ébéniste limite ainsi à son strict nécessaire la quantité de produits de finition utilisés ultérieurement.